Sciences Po fêtait hier soir, mardi 13 décembre, les 15 ans de son programme Conventions éducation prioritaire.
Créé en 2001, le programme CEP est l’un des dispositifs phares de la politique d’égalité des chances de Sciences Po.
Celui-ci
a permis à 11 000 jeunes originaires de zones d’éducation prioritaire
de se porter candidats à Sciences Po et à 1611 d’entre eux d’y être
admis.
Pour
fêter cet anniversaire, Sciences Po a choisi de donner la parole à ceux
qui “font” le programme. Anciens du programme, étudiants actuels, ainsi
qu’un proviseur, ont été invité à monter sur scène pour raconter leurs
parcours, leurs souvenirs, leurs anecdotes en lien avec les CEP.
La soirée avait lieu en présence de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Ile-de-France et de Frédéric Mion, directeur de Sciences Po.
Pour
ceux qui n'ont malheureusement pas pu être parmi nous, je vous
transmets le lien de cette soirée qui vous permettra de la voir en
replay :
Comme vous pourrez le constater, le replay contient 3 vidéos. La première vidéo commence à partir de 13mn21 et le discours de Najat Vallaud-Belkacem à partir de 14mn43.
Viser
l’un des dix instituts d’études politiques est-il une bonne stratégie
quand on est bon élève et qu’on n’a pas encore de projet professionnel ?
D’anciens diplômés témoignent.
L’idée est largement répandue : Sciences Po Paris, tout comme les
neuf autres instituts d’études politiques (IEP), mène à tout et serait
un choix d’études judicieux pour des élèves conjuguant bons résultats et
vision floue de leur avenir. Est-ce bien le cas ?
Ça l’est plutôt, si l’on en croit les nombreux diplômés qui ont répondu à notre appel à témoignages sur le sujet :
ils exercent désormais dans des secteurs particulièrement variés, et
tous ont le sentiment que ce cursus leur a ouvert des portes. « Faites Sciences Po si vous voulez apprendre et penser. Après, vous penserez à un métier »,
témoigne Alexandra Calmès, diplômée de Sciences Po Aix-en-Provence,
devenue éditrice. La spécialisation s’effectuant en master, les IEP
laissent en effet du temps pour choisir sa voie, avec un enseignement
multidisciplinaire qui développe les capacités d’argumentation et
d’expression écrite et orale, la curiosité, le goût du débat d’idée,
l’ouverture sur la vie de la cité et sur le monde.
Directrice marketing dans une entreprise du secteur des cosmétiques à
Genève après avoir suivi le cycle franco-allemand de Sciences Po Paris,
Caroline Kovacs se définit comme un « bébé ScPo » : « Cette
école m’a avant tout ouvert les yeux et l’esprit à d’autres gens,
d’autres cultures, d’autres manières de voir le monde et la vie. » Elle a développé son « esprit critique »… et Sciences Po est « la soooo French Touch de l’enseignement supérieur hexagonal ! », témoigne-t-elle avec enthousiasme.
Quant aux débouchés, ils sont particulièrement nombreux : dans
l’audit et le conseil, l’administration publique, la
banque/finance/assurance, l’industrie/énergie/transport,
marketing/communication, les ONG/associations, égrène l’enquête d’insertion des jeunes diplômés de Sciences Po, tandis que celle de Sciences Po Strasbourg met aussi en avant la gestion de projet, la culture, le juridique…
L’orientation « sciences sociales » de la formation et la proximité
historique avec la sphère publique dans son ensemble restent des
caractéristiques déterminantes d’insertion professionnelle. Entre 25 %
et 30 % des diplômés, selon les IEP, se consacrent directement aux
métiers de la fonction publique.
Comme Louis Bégards, 25 ans, diplômé de l’IEP d’Aix-en-Provence, devenu haut fonctionnaire à Bercy : « Sans
ce parcours, je n’aurais pas eu la culture, les codes et la sérénité
nécessaires à la réussite aux concours de la fonction publique », explique-t-il. Sciences Po a fait savoir le 5 décembre que 81,4 % des admis à l’Ecole nationale d’administration (ENA) sont passés par l’institut parisien.
Les moindres recrutements dans la fonction publique ont néanmoins
amené les diplômés – comme les IEP – à regarder dans d’autres directions
depuis longtemps. Notamment aux confins du monde politique et
administratif : nombreux sont les assistants parlementaires à Paris ou
au Parlement européen, collaborateurs de cabinets ministériels ou de
collectivités.
Valentine Montesse, 23 ans, diplômée de l’IEP de Lyon et collaboratrice politique dans un conseil départemental, dit : « Plus que des savoirs académiques précis, c’est avoir la “culture Sciences Po” qui m’aide énormément dans ce premier emploi. »
Mais le cercle s’élargit. Sciences Po Paris souligne que la
proportion de ses diplômés actifs qui exercent dans le secteur privé
progresse depuis plusieurs années, pour atteindre 73 %. Une veine que
l’établissement lui-même continue de creuser, notamment en lançant, à la
rentrée 2017, son école du management et de l’innovation, pour
développer ses masters dans ces domaines.
L’étendue des possibles peut néanmoins se révéler un handicap. De
bons élèves sont déçus de ne pas avoir trouvé leur voie, et de ne pas
avoir été davantage guidés. Ainsi, Corentin Le Bris-Cep, 23 ans, avait
choisi « le master affaires publiques, filière générale, comme
beaucoup font un bac S : le cursus qui ouvre probablement le plus de
portes quand on ne sait pas trop quoi faire ». Avec pour résultat
de le décourager du débouché principal : la préparation des concours
comme celui de l’ENA. Il a signé, depuis, un CDI dans le secteur
associatif. Et se rend compte que ses cours favoris auront été… « les ateliers artistiques ».
« Les “humanités” n’ont pas vraiment le vent en poupe »
Pour Lucile Calon, diplômée de Sciences Po Lille en 2009, ce sont les
débouchés qui se sont révélés décevants : elle a d’abord œuvré « quelques années dans le domaine de la coopération Nord-Sud, notamment à l’étranger », mais « il s’agissait de stages ou de volontariat international ». Le « côté généraliste » de la formation lui est apparu « peu valorisable » sur un marché du travail « où les employeurs cherchent souvent des compétences “concrètes” et où les “humanités” n’ont pas vraiment le vent en poupe ». Elle a finalement tenté, et réussi, un concours de la fonction publique, « avec l’envie d’être utile à la collectivité ». « Au-delà de la singularité de mon parcours, j’ai pu observer que, à l’exception des gens ayant opté pour une orientation “entreprise” et
ceux s’étant directement dirigés vers les concours de la fonction
publique, les diplômés de l’IEP mettaient quelques années à intégrer le
marché du travail et passaient souvent par des stages à répétition,
voire reprenaient leurs études », ajoute la jeune femme.
Quant à l’éditrice Alexandra Calmès, citée précédemment, si elle rend
hommage à la diversité des parcours de ses anciens camarades de l’IEP
aixois (édition, audiovisuel, économie sociale et solidaire, affaires
européennes, diplomatie, gestion culturelle, affaires publiques), elle
prend soin de préciser que « le seul point commun, c’est qu’on a tous fait un deuxième master derrière ».
Un quart des diplômés 2014 de Sciences Po Paris ont continué leurs études, alors que c’est le cas de seulement 10,1 % en moyenne des diplômés des grandes écoles françaises
(principalement de commerce et d’ingénieurs). Parmi les témoignages
reçus, ces profils sont nombreux, auxquels s’ajoutent d’autres
doubles-diplomés heureux, qu’ils aient suivi un autre cursus en amont de
Sciences Po ou en cours de scolarité, notamment lors d’une année à
l’étranger.
Antoine Féliers est ainsi devenu avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle à l’issue de son entrée « en master de droit, dans le cadre d’un accord avec [s]on école d’ingénieur ». Et souligne qu’il a « trouvé du travail avant même de sortir de Sciences Po ».
Passer du public au privé
Pour autant, l’adaptabilité et la transdisciplinarité des diplômés
leur permet aussi de changer de cap et de rebondir sans forcément
repasser par la case études. Diplômé à la fois de Sciences Po et de
l’université Pierre-et-Marie-Curie, avec un double cursus en sciences et
politiques de l’environnement, Thomas Matagne a d’abord suivi son
projet de « travailler dans l’action publique dédiée à l’environnement », au conseil régional d’Ile-de-France puis au ministère de l’écologie, avant de ressentir le besoin « d’en sortir pour plus d’action, plus de concret, plus d’agilité et de rapidité » : il est devenu entrepreneur ; il a cofondé Ecov, une start-up de covoiturage.
Nicolas Bammez, 28 ans, diplômé du master affaires publiques de Sciences Po Grenoble, a « tout d’abord évolué dans l’univers politique »
– au Sénat, à l’Assemblée nationale puis au ministère de l’écologie –,
avant de devenir directeur de la communication et du marketing de Nox,
un groupe d’ingénierie.
Les IEP comptent aussi des profils, et devenirs, atypiques : après
avoir travaillé, une fois diplômé de Sciences Po Lille, dans la
publicité et l’analyse cartographique et immobilière, Martin Bafoil,
33 ans, est devenu dessinateur de presse. Cette passion lui procurant
des revenus trop irréguliers, il a dû embrasser, parallèlement, un
second métier, et enseigne l’allemand dans le secondaire. « Pour moi, Sciences Po mène donc à tout »,
conclut le dessinateur et professeur… A côté des voies royales et des
carrières toutes tracées, à chacun de se frayer un chemin.
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/12/09/est-ce-que-sciences-po-mene-vraiment-a-tout_5046122_4401467.html#mV15eo4hXduCobgx.99
L’examen d’entrée n’est plus la principale voie d’accès à Sciences Po
Le
nombre de candidats en première année à l’institut d’études politiques
parisien a augmenté de 10 % en 2016. Pour la première fois, les admis
par la procédure internationale ont été plus nombreux que les admis à
l’examen, toujours plus sélectif.
Le nombre d’étudiants candidats à Sciences Po (Paris) augmente et le
nombre d’admis aussi… mais les modalités sont en train de changer. Le
nombre de candidats à l’admission après le bac, toutes procédures
d’accès confondues, a atteint en 2016 le nombre de 10 145 et marque une
hausse de 10 %. Et c’est la procédure dite « internationale » qui est devenue, pour la première fois, la principale voie de recrutement, avec 849 admis, devant l’examen d’entrée classique.
La procédure internationale d’entrée au collège universitaire est
aussi celle qui s’est avérée la moins sélective : sur les 2 853
candidats, 29,75 % ont finalement intégré l’institut d’études politiques
(IEP) parisien. Cette procédure, sur dossier et entretien, s’adresse à
des « profils internationaux » : des élèves venus de l’étranger mais
aussi des lycéens français ayant suivi un parcours international, à
l’étranger ou au sein de lycées internationaux en France.
Elle n’ouvre pas la voie au premier cycle du programme général, mais à
des programmes géographiquement sectorisés, situés sur les campus
régionaux de Sciences Po (Nancy, Dijon, Poitiers, Menton, Le Havre ou
Reims) : par exemple, le cursus franco-allemand ouvert à Nancy en 2000.
Sur ces campus sont aussi proposés des double diplômes avec des
universités partenaires, comme la Freie Universität Berlin.
De plus en plus sélectif
Passer l’examen traditionnel (constitué de trois épreuves écrites – à
moins d’en être dispensé grâce à un excellent dossier, suivies d’un
oral d’admission) ne constitue donc plus le principal moyen d’entrer en
première année à Sciences Po : 804 candidats ont été admis sur 5 528
candidats, soit un taux de succès de seulement 14,5 %. L’examen est de
plus en plus sélectif : son taux de succès est en constante diminution
ces dernières années (15,1 % en 2015 et 20 % en 2009), hors l’année
2013, où le changement des conditions d’admissions avaient entraîné un
nombre inhabituel de candidatures.
A noter que ces candidats peuvent rejoindre les campus régionaux
(comme les admis de la procédure internationale) ou suivre le cursus
général, à Paris.
Enfin, la procédure d’admission des élèves par les conventions
d’éducations prioritaires (CEP) affiche des résultats stables, et un
taux de sélectivité élevé : 163 élèves ont été admis cette année sur les
956 qui avaient suivi les ateliers de préparation à Sciences Po dans
l’un des 106 lycées partenaires situés en zone d’éducation prioritaire
(17 %). Parmi ces derniers, 774 auront passé la procédure
d’admissibilité comportant plusieurs épreuves, avant l’oral d’admission.
Deux-tiers de filles
Sciences Po précise par ailleurs que plus de la moitié des candidats
(54 %) et des admis (52 %) sont issus de bac ES, mais que les
bacheliers S et L réussissent aussi bien. D’autre part, « environ deux tiers des candidats et des admis sont des filles ». Toutes procédures confondues, ils sont issus de 1 020 lycées en France et à travers le monde, contre 878 en 2015.
Concernant l’entrée en second cycle (master), le nombre de candidats a
augmenté de 4 % en 2016, avec une internationalisation encore plus
marquée. Si 449 étudiants en master ont été admis sur examen (soit un
taux de succès de 18,7 %) en 2016, les 1 423 autres proviennent de la
procédure internationale et de double diplômes (avec un taux de succès
de 36,5 % par cette voie), un chiffre qui a fortement progressé depuis
2009.
En troisième cycle, enfin, Sciences Po a admis 28 des 231 candidats à son école doctorale.
A la faveur de l’ouverture de ses campus régionaux, de la création de
ses double diplômes et de son internationalisation, Sciences Po a donc
changé rapidement de visage, et de taille. En 2016, 1 053 candidats de
plus qu’en 2015 auront été admis, aux différents niveaux.
En
savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/12/08/l-examen-d-entree-n-est-plus-la-principale-voie-d-acces-a-sciences-po_5045951_4401467.html#SBbulZ32q7HK1AF6.99
Les élèves de l'atelier sciences-po sont invités par le député de la circonscription, Olivier Faure, à visiter l'Assemblée Nationale le 23 janvier prochain à 16 heures.
- Article 11 de la constitution de la Ve République: "Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant
la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées,
publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet
de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes
relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la
nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser
la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution,
aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions."
- Article 89 de la constitution de la Ve République: "L'initiative de la révision de la Constitution appartient
concurremment au Président de la République sur proposition du Premier
ministre et aux membres du Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n'est pas présenté au référendum
lorsque le Président de la République décide de le soumettre au
Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le projet de révision n'est
approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages
exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l'Assemblée nationale.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire.
La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision."
- Extrait vidéo: allocution du général de Gaulle en avril 1969.
- Le plébiscite bonapartiste. La question posée par le régime porte sur l'approbation des réformes libérales opérées
dans la constitution depuis 1860. Les résultats: Oui
: 7 350 000 / Non : 1 500 000.
- Cas des pays sans référendum.
- Le bicamérisme parfait / imparfait.
Activité: travail sur la presse quotidienne nationale.
Analyse des principaux quotidiens: Le Monde, Le Figaro, Libération, Le Parisien/Aujourd'hui en France, L'Humanité, Les Echos, L'Opinion et La Croix.
Points d'actualité :
- Mort de Fidel Castro
- Référendum en Italie
- Victoire de François Fillon / projet de réforme de la sécurité sociale
- Projet de départ chez Airbus
- Grève à la Lufthansa
Élément de débat et de réflexion : Le téléchargement illégal