vendredi 31 janvier 2014

Atelier du jeudi 23 janvier - groupe de 1ère

Séance animée par MM. Magne et Courvoisier.

Après un moment d'échange avec les Terminales autour de l'intervention de Monsieur Olivier Faure, député de la 11ème circonscription de Seine-et-Marne, le groupe de 1ère a étudié les institutions européennes:

- le Parlement européen

- la Commission européenne

- le Conseil de l'Europe

- le Conseil de l'Union Européenne

Le mode de désignation et les compétences de chaque instance ont été analysés.



vendredi 24 janvier 2014

DISPONIBLE AU CDI


Toutes les problématiques concernant les grands enjeux du monde contemporain y sont rassemblées.

jeudi 23 janvier 2014

POUR AVOIR UNE IDEE DE LA NOTION DE "CHECKS AND BALANCES"

Les républicains en pleine crise d’identité ne cherchent pas de compromis sur l'"Obamacare"

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Rassemblement à l'appel du Tea Party à Washington à l'occasion de la "tax day", le jour de renvoi de la déclaration d'impôts aux Etats-Unis.
Nul besoin d'être grand clerc pour comprendre que le Parti républicain a mal choisi son combat: blocage budgétaire ou pas, Barack Obama ne renoncera pas à sa réforme de la santé. Ses tergiversations sur le dossier syrien l'ont affaibli, nombre de républicains, sentant l'odeur du sang, y ont vu l'occasion de l'achever.
Mais, depuis 2011, le président a été mis en échec par la Chambre sur tous ses grands projets – contrôle des armes, environnement, immigration. L'économie qui repart, la baisse lente mais régulière du chômage… tout cela est bel et bien pour son bilan, mais ne permet pas d'entrer dans l'Histoire. La loi dite "Obamacare", qui donnera accès à des millions d'Américains à une couverture maladie, est la seule grande réforme qu'il peut porter à son crédit en cinq ans de mandat. Si, dans l'actuel duel budgétaire, les républicains peuvent obtenir des concessions sur les dépenses publiques et un relèvement, seulement à court terme, du plafond de la dette, il est peu probable qu'ils obtiennent la mort de l'Obamacare.
D'où cette question : pourquoi le Parti républicain s'obstine-t-il ? Pourquoi le speaker John Boehner, vieux routier de Washington, des "sages" comme John McCain ou Jeb Bush, ne parviennent-ils pas à ramener à la raison les jeunes élus du Tea Party qui rêvent d'insurrection politique ? En réalité, le parti souffre aujourd'hui d'une grave crise d'identité, résultat de la descente aux enfers qu'il a engagée depuis quelques années. Celle-ci a commencé lors de la présidentielle de 2008 lorsque le parti, déboussolé, a mis en selle Sarah Palin ("une terrible erreur", m'a un jour confié Steve Schmidt, patron de la campagne de John McCain). Le coup se voulait habile, le résultat fut calamiteux. Derrière elle, les tea parties se sont engouffrés : un mouvement essentiellement blanc, réactionnaire, rêvant de bouter hors de la Maison Blanche un président noir au nom impossible, et de remonter le temps, vers une Amérique mythique qui aurait été blanche, pieuse, rurale et tournerait le dos au monde et à Washington.
Portés par cette vague, les candidats du Tea Party – jeunes, agressifs, le verbe simplificateur – se sont imposés dans bien des primaires locales en2008 et 2010, chassant les républicains à l'ancienne, pas assez "purs" à leurs yeux. Elus dans des circonscriptions retaillées pour être le plus homogènes possible, ils ont emporté quelques dizaines de sièges à la Chambre (ils ne sont qu'une poignée au Sénat) et, depuis, mènent une vie impossible aux républicains modérés, les entraînant dans une série de fautes politiques graves.
DÉNI DE RÉALITÉ
La première est l'incapacité chronique à accepter une défaite. Ainsi, la réforme de la santé – votée en 2010, confirmée en 2012 par la Cour suprême et par le résultat de la présidentielle, financée – est en application. Peu importe, les ultras la considèrent toujours comme illégitime. Deuxième faute : le rejet systématique du compromis. Si les Pères fondateurs ont conçu un système tel que chacune des trois branches du pouvoir puisse bloquer les deux autres, c'est pour que, du blocage, sortent des solutions négociées et acceptables par tous. Considérer tout compromis comme une trahison, c'est rejeter le sens même de la Constitution et rendre le pays ingouvernable. Cette dérive radicale va bien au-delà du débat budgétaire. Les ultras rejettent la science, le réchauffement du climat et ils mènent des combats d'arrière-garde contre une révolution des mœurs pourtant irréversible… Car les femmes américaines ne renonceront pas à la contraception ni au droit à l'avortement, les couples homosexuels n'abandonneront pas leur quête de l'égalité; aujourd'hui, la majorité des adultes ne sont pas mariés, le groupe "religieux" qui augmente le plus vite est celui des agnostiques. Telle est l'Amérique vraie qu'ils ne veulent voir.
Résultat de ce déni de réalité : le Parti républicain s'enferre dans une conception schizophrénique de la liberté, dont il doit à tout prix sortir pour ne pas échouer aux grandes consultations nationales. D'un côté, il réclame toujours moins d'Etat, moins d'impôt, moins de régulation, et revendique un libéralisme économique à tous crins. De l'autre, il exige que l'Etat intervienne dans la vie privée, impose sa morale religieuse et sexuelle. Ce que les Eglises n'obtiennent pas de leurs paroissiens, l'Etat fédéral (par ailleurs bête noire des ultraconservateurs) devrait l'imposer par la loi! Outre que cette ambition est vouée à l'échec, elle mine la crédibilité du parti. Comment prôner d'un côté la liberté individuelle et chercher à la brider de l'autre ? Les ultras ne vont pas disparaître, ils sont bien financés, et représentent un courant d'opinion réel. Mais ont-ils encore leur place dans le parti ? En ces temps de déficits budgétaires vertigineux, il y aurait pourtant une opportunité pour un parti rénové, certes libéral (au sens français), mais ancré dans le monde moderne. Rappelons ce constat historique: aux Etats-Unis, la liberté (et non l'égalité) est la valeur première. Celui qui réussit à adapter le sens du mot "liberté" à son époque domine le débat: il y eut la liberté d'entreprendre, le monde libre, les droits civiques…
Le Parti républicain n'a désormais qu'un choix pour éviter de se disloquer: refonder son idée de la liberté individuelle, accepter la réalité de l'Amérique, mettre au pas les réactionnaires. Car sinon, l'Histoire nous l'a appris, les partis meurent aussi.
Nicole Bacharan (Historienne, politologue, chercheuse associée à la Hoover Institution, à l'université de Stanford (Californie))

ATELIER TERMINALE DU 23 JANVIER 2014

Une coproduction Chatellain/Charbonnier.

Bilan de l'intervention du député PS Olivier Faure.

La réforme territoriale en France: comment? pourquoi? quelles difficultés?

Discussion avec Marlyne, élève de Sciences-Po.

Question en suspens: démocratie participative, démocratie représentative, démocratie directe. Que recouvrent ces termes?

lundi 20 janvier 2014

Atelier du jeudi 16 janvier

1) Visite de l'exposition Depardon au Grand Palais.

Son œuvre de photoreporter croise les grands événements de la seconde moitié du XXe siècle : guerre du Vietnam, guerre du Liban, révolution au Chili...

L'autre partie de son œuvre permet une réflexion sur le rôle actif du photographe, qui saisit la durée et la psychologie de son sujet (contre la « photographie de l'instant » chère à Cartier-Bresson).

Les thèmes (paysans, territoires français) renvoient aussi à la dimension personnelle de sa photographie (rapport à l'enfance en particulier).

2) Intervention du député PS Olivier Faure, accompagné de son assistante, Stéphanie Le Meur.

Après avoir présenté son parcours, Olivier Faure répond aux questions des élèves, ce qui lui donne l'occasion de développer de nombreux thèmes de politique :

- sa volonté de donner la parole à la périurbanité, face à la surreprésentation des grandes villes, dont sont issus la majeure partie des députés-maires.


- retour sur la stratégie de communication pour maîtriser l'agenda médiatique (y compris la pratique de l'obstruction à l'Assemblée, visant à alerter les médias et l'opinion)

- éloge de la social-démocratie inspirée du modèle nord-européen (la négociation entre patronat et syndicat et la culture du compromis)

- Réflexion sur la notion d'étoffe pour un homme politique : qu'est-ce qu'un homme politique ? C'est celui ou celle qui a la capacité de comprendre une société, la façon dont elle bouge, la capacité d'incarner un projet (par opposition au technicien). Un homme politique est un être poreux qui apprend des autres.

- En détaillant son emploi du temps, il met en lumière la perpétuelle négociation qui est à l’œuvre dans toute décision politique : à Matignon, où on prend de nombreux conseillers et où on cherche à connaître l'opinion du groupe socialiste ; dans le comité de direction du parti socialiste ; au sein du groupe socialiste, où les différentes tendances s'affrontent ; entre les militants ; sur le terrain, où le député se rend pour faire remonter les demandes des électeurs (rôle social et presque psychologique du député) et des élus. On voit ainsi l'intérêt des contre-pouvoirs, dont dépend même le plus puissant.

- Évocation des « off » dans les déjeuners, où le député met au courant les journalistes, mais en tentant de créer un rapport de force avec les médias, d'orienter leur angle de vue.

- Il rappelle aussi le rôle important du travail en commission et du travail local dans la semaine d'un député (par rapport à la présence dans l'hémicycle).

- Enfin il réfléchit au sens de l'action politique, qui s'attache à des projets pas forcément immédiatement réalisables. Les financements sont lents, pas toujours à l'échelle d'une législature, et la vision politique nécessite de l'ampleur.

mardi 14 janvier 2014

Le Monde du 8 janvier 2014

La convention avec Sciences Po Paris a aussi bénéficié aux lycées de ZEP

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Exonérer du concours classique des jeunes issus de lycées défavorisés était la seule voie possible d’intégration pour l’ancien directeur de Sciences Po Paris, Richard Descoings (1996-2012).
La convention entre Sciences Po Paris et une centaine de lycées en zone d’éducation prioritaire (ZEP) ne profite pas seulement à la prestigieuse école parisienne. Elle contribue aussi à métamorphoser les lycées.
Dans le quartier très défavorisé du Vernet, à Perpignan, le lycée Aristide-Maillol s’enlisait. « Avant 2005, date de notre entrée dans le dispositif, nous perdions quasiment 15 % de nos élèves d’une année sur l’autreNotre lycée traversait, alors, une crise profonde, avec notamment des violences entre communautés maghrébine et tzigane, et était devenu un véritable repoussoir» se souvient Paul Hernandez, professeur coordonateur des ateliers Sciences Po. La signature de cette convention a modifié notre image, estompé l’effet ghetto et apaisé le climat. Nous conservons notre public de familles modestes mais attirons désormais les enfants de familles plus aisées. Depuis 2005, quarante de nos élèves ont intégré Sciences Po Paris ou l’une de ses antennes décentralisées, et le nombre d’élèves rejoignant des classes prépas est passé de 11 à 37. »
Le principe, mis en place en 2001 par Sciences Po Paris, est simple. L’institution fait confiance aux lycées de ZEP pour prérecruter des jeunes volontaires à fort potentiel et les préparer durant les années des classes de première et terminale. Un jury interne au lycée déclare les lycéens admissibles, soit en général 50 % de ceux qui ont suivi jusqu’au bout les ateliers. Puis la direction, rue Saint-Guillaume, à Paris, admet les candidats après un grand oral, à raison d’un à quatre admis chaque année par lycée.
Le chiffre peut paraître dérisoire mais cache une dynamique vertueuse. « Une vingtaine de lycéens s’inscrivent à l’atelier Sciences Po et, même si les rangs s’éclaircissent au fil des mois, et seuls trois ou quatre iront bien à Sciences Po Paris, leur réussite inspire tous les élèves de terminale, à qui elle ouvre des perspectives, qu’elle rend plus ambitieux », constate Christophe Foubert, proviseur du lycée Eugène Delacroix, à Drancy (Seine-Saint-Denis), « et les équipes d’enseignants, elles, se stabilisent ». Le lycée Delacroix a d’ailleurs noué un autre partenariat, avec l’Ecole des Mines, pour repérer les élèves de bon niveau scientifique.
C’est aussi le cas du lycée Olympe de Gouges, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), qui enrôle des dizaines d’élèves chaque année dans plusieurs autres dispositifs de tutorat avec l’Université Paris Dauphine, Hec, Polytechnique, créant ainsi tout un environnement « et démythifie ces études, à tel point que nous souhaitons commencer dès la seconde la préparation de nos élèves », explique Philippe Le Coz, son proviseur. Olympe de Gouges est redevenu attractif sur son secteur et ne voit plus, comme auparavant, fuir ses élèves dans les nombreux lycées privés alentour, car Sciences Po exige que les lycéens volontaires soient inscrits dans l’établissement qui les présente depuis la Seconde.
Exonérer du concours classique des jeunes issus de lycées défavorisés était la seule voie possible d’intégration pour l’ancien directeur (1996-2012) Richard Descoings, décédé en 2012. Son pari, en 2001, en lançant le dispositif, était qu’en cinq ans, ces jeunes rattraperaient leur retard culturel. Pari gagné puisque, selon l’étude de Vincent Tiberj, chercheur en sciences politiques, la carrière, en termes d’emploi et de salaire, de ces 140 à 160 jeunes qui entrent ainsi chaque année n’a rien à envier à celle des élèves recrutés par la voie classique.
La mesure a diversifié les profils. Ainsi,  14 % des admis ont des parents qui exercent de professions intermédiaires et 44 % sont issus de milieu modeste, ouvriers et employés, mais 21% proviennent des catégories favorisées
OUVERTURE SOCIALE
Les boursiers représentent aujourd’hui 27 % des effectifs de Sciences Po (6 % en 2001). Selon les travaux de M. Tiberj, entre 2006 et 2011, la proportion de fils d’employés a plus que triplé dans l’établissement, passant de 2 % à 7,5 %, et celle des fils d’ouvriers plus que quadruplé, de 1 % à 4,5 %. Une ouverture sociale, même si les catégories favorisées restent surreprésentées avec 50 % d’enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures.
En amont, le dispositif incite à l’excellence, même si tous les progrès ne trouvent pas là leur explication. Au lycée Jean-Vilar, à Meaux (Seine-et-Marne), le taux de réussite au bac a grimpé de 50 % en 2007 à 86 % en 2012. Car suivre les ateliers prépare aussi au bac et renforce l’attractivité du lycée aux yeux des parents de bons élèves. A Meaux, deux élèves ont été admis en 2013 et l’ambition s’est invitée. « Les élèves n’envisagent plus seulement des formations courtes », se félicite Daniel Djimadoum, le proviseur.
Reste la question des déménagements vers Paris  « Nous n’avons, cette année, aucun élève volontaire, déplore Patricia Boudoux, proviseure adjointe du lycée André-Lurçat, à Maubeuge (Nord). Notre seul élève admis en 2013 a abandonné Sciences Po en cours d’année pour rentrer chez lui. Nous constatons de fortes réticences des familles à accepter l’éloignement des enfants, même vers Lille ou Valenciennes. » Preuve qu’il reste encore des barrières à faire tomber.
Isabelle Rey-Lefebvre
Journaliste au Monde