1) Visite de
l'exposition Depardon au Grand Palais.
Son œuvre de
photoreporter croise les grands événements de la seconde moitié du
XXe siècle : guerre du Vietnam, guerre du Liban, révolution au
Chili...
L'autre partie de son
œuvre permet une réflexion sur le rôle actif du photographe,
qui saisit la durée et la psychologie de son sujet
(contre la « photographie de l'instant » chère à
Cartier-Bresson).
Les thèmes (paysans,
territoires français) renvoient aussi à la dimension personnelle de
sa photographie (rapport à l'enfance en particulier).
2) Intervention du
député PS Olivier Faure, accompagné de son assistante,
Stéphanie Le Meur.
Après avoir présenté
son parcours, Olivier Faure répond aux questions des élèves, ce
qui lui donne l'occasion de développer de nombreux thèmes de
politique :
- sa volonté de donner
la parole à la périurbanité, face à la surreprésentation
des grandes villes, dont sont issus la majeure partie des
députés-maires.
Conseil de lecture : le roman Les lisières, OlivierAdam, Flammarion, 2012
- retour sur la stratégie
de communication pour maîtriser l'agenda médiatique (y
compris la pratique de l'obstruction à l'Assemblée, visant à
alerter les médias et l'opinion)
- éloge de la
social-démocratie inspirée du modèle nord-européen (la
négociation entre patronat et syndicat et la culture du compromis)
- Réflexion sur la
notion d'étoffe pour un homme politique : qu'est-ce qu'un homme
politique ? C'est celui ou celle qui a la capacité de
comprendre une société, la façon dont elle bouge, la capacité
d'incarner un projet (par opposition au technicien). Un homme
politique est un être poreux qui apprend des autres.
- En détaillant son
emploi du temps, il met en lumière la perpétuelle négociation
qui est à l’œuvre dans toute décision politique : à
Matignon, où on prend de nombreux conseillers et où on
cherche à connaître l'opinion du groupe socialiste ; dans le
comité de direction du parti socialiste ; au sein du
groupe socialiste, où les différentes tendances
s'affrontent ; entre les militants ; sur le terrain,
où le député se rend pour faire remonter les demandes des
électeurs (rôle social et presque psychologique du député) et des
élus. On voit ainsi l'intérêt des contre-pouvoirs, dont dépend
même le plus puissant.
- Évocation des « off »
dans les déjeuners, où le député met au courant les journalistes,
mais en tentant de créer un rapport de force avec les médias,
d'orienter leur angle de vue.
- Il rappelle aussi le
rôle important du travail en commission et du travail local
dans la semaine d'un député (par rapport à la présence dans
l'hémicycle).
- Enfin il réfléchit au
sens de l'action politique, qui s'attache à des projets pas
forcément immédiatement réalisables. Les financements sont lents,
pas toujours à l'échelle d'une législature, et la vision politique
nécessite de l'ampleur.
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